Le port d’Anvers se dote d’une piste (re)cyclable

Depuis peu, quiconque circule à vélo dans le port d’Anvers peut emprunter une piste cyclable fabriquée à partir de bouteilles et de gobelets en plastique recyclés. Une première en Belgique.

La première partie de la piste cyclable, qui s’étend sur environ 75 mètres, se compose entièrement de plastique recyclé, l’équivalent de deux millions de gobelets à café. Le reste de cette piste de 800 mètres est recouverte d’un mélange d’asphalte et de plastique issu de 650.000 bouteilles. Ses avantages ? En plus d’évacuer facilement l’eau, elle a nécessité 82 pour cent d’émissions en moins qu’une piste cyclable traditionnelle. D’autres projets similaires suivront bientôt. Il s’agit là d’une des mesures prises par le Port of Antwerp-Bruges pour atteindra la neutralité climatique d’ici 2050. Cette piste s’inscrit également dans la stratégie mise en place par le port afin d’améliorer la mobilité en son sein, notamment en encourageant l’usage du vélo.

Les batteries européennes pas assez vertes

L’Union européenne est parvenue à un accord sur les batteries. Son but : les rendre plus respectueuses de l’environnement, faciliter leur remplacement et améliorer leur recyclabilité.

Cela fait un certain temps déjà que l’Europe tourne son regard vers l’économie circulaire. Destiné à améliorer la durabilité du cycle de vie des batteries – de leur conception à leur réutilisation –, cet accord vise les smartphones, les appareils électroménagers ainsi que les vélos, les trottinettes et les véhicules électriques. Les fabricants devront concevoir leurs appareils de sorte que la batterie puisse être remplacée facilement. De plus, ils seront soumis à des objectifs stricts en matière de recyclage. En réutilisant le cobalt, le lithium et le nickel, l’UE espère être moins dépendante de l’importation de ces métaux rares. D’ici 2023, elle souhaite par ailleurs assurer 25 pour cent de la production mondiale de batteries. En 2020, ce chiffre n’était que de trois pour cent.

Le belge aime son travail et garde toujours un œil sur ses e-mails professionnels

Selon une enquête du Trends-Tendances, la vaste majorité des Belges aiment aller travailler. Nous avons cependant du mal à déconnecter. Un quart d’entre nous lit même ses e-mails professionnels en vacances.

Les Belges travaillent en moyenne 39 heures par semaine, avec une différence entre les hommes (42 heures) et les femmes (37 heures). Les personnes qui ont le plus tendance à s’investir corps et âme dans leur travail sont les directeurs (72,2 %) et les indépendants (57,5 %) ; chez les salariés, ce pourcentage est bien plus faible (22,7 %). Seuls 8,5 pour cent des sondés se rendent au travail à contrecœur. La solution pour améliorer le bien-être au travail ? Une rémunération plus élevée, tout d’abord. Il se peut toutefois que la crise énergétique influence cette réponse, car elle diffère de celles obtenues lors d’enquêtes précédentes. Les personnes interrogées estiment que les horaires flexibles et la liberté d’organiser elles-mêmes leur travail favorisent également le bien-être.

Burn-out

Nombreux sont les répondants à avoir énormément de mal à se détendre durant leur temps libre. Trois quarts d’entre eux consultent leurs e-mails après leurs heures de travail ou pendant le week-end ; un quart le font même durant leurs vacances. Étonnamment, ce sont surtout les salariés plus âgés qui sont cramponnés à leur boîte mail. Pas de surprise en revanche au niveau de la capacité à déconnecter : les PDG et les indépendants y parviennent plus difficilement que les salariés.

Et qu’en est-il du burn-out, la maladie de notre époque ? Un cinquième des répondants y ont déjà été confrontés. Les salariés et les indépendants sont plus à risque que les PDG, les jeunes cherchent plus facilement de l’aide. Plus une entreprise est grande, plus elle accorde de l’attention à la prévention. À ce niveau, tant les entreprises que les travailleurs peuvent apporter leur pierre à l’édifice : les premières en engageant davantage de personnel et en décourageant les heures supplémentaires, les seconds en faisant suffisamment d’exercice et en mangeant sainement.

Nos maisons seront-elles bientôt faites d’herbe ?

Chaque année, 427.000 tonnes d’herbe sont coupées sur les accotements et dans les parcs naturels du nord du pays. VITO s’est intéressé aux possibilités qu’elles représentent pour l’économie circulaire.

Dans un album B.D. de Gil et Jo, le professeur Gobelin a construit une herbomobile qui tourne aux déchets de fauche. Nous n’en sommes pas encore là, mais le Steunpunt Circulaire Economie a confié à VITO la mission d’étudier le rôle que pourrait jouer l’herbe dans l’économie circulaire. Le potentiel s’avère énorme. « L’herbe peut servir de matériau de construction et d’isolation. Si nous parvenions à en extraire les protéines, elles pourraient aussi être utilisées comme substitut aux aliments composés pour animaux et nous éviter d’importer du soja », a déclaré Ruben Guisson, chercheur chez VITO, sur la chaîne de télévision flamande Kanaal Z. Pour l’heure, à peine la moitié de l’herbe coupée est utilisée pour produire du compost ou du biogaz.

La circularité, ou comment sauver le climat sans renoncer à la prospérité

Parmi toutes les solutions possibles et imaginables à la crise climatique, la circularité des matériaux figure en tête de liste. Elle pourrait même permettre à la Belgique de réaliser 5 % de son objectif de réduction des émissions.

Dans un ouvrage intitulé De Klimaatschok – entendez le choc climatique –, l’économiste Geert Noels et ses collaborateurs Kristof Eggermont et Yanaika Denoyelle présentent, chiffres à l’appui, 20 manières d’atteindre la neutralité climatique dans notre pays – de solutions à la pointe de la technologie telles que l’agriculture de précision et la réutilisation du carbone à l’adoption d’un régime climatique en passant par l’amélioration des infrastructures cyclables. Leur conclusion : la Belgique peut réaliser ses objectifs climatiques sans pour autant renoncer à sa prospérité. Les 20 technologies qui présentent le plus gros potentiel peuvent nous permettre de réduire nos émissions de CO2 de 67,1 millions de tonnes d’ici 2030, et de 127,1 millions de tonnes d’ici 2050. Amplement de quoi faire de notre plat pays un royaume de la neutralité climatique.

La circularité des matériaux occupe la deuxième place de ce classement. Mais pour jouer cette carte, les entreprises doivent collaborer. « La circularité exige une tout autre approche », a déclaré Noels dans le Trends. « Les entrepreneurs qui travaillent habituellement de manière isolée doivent se rendre compte qu’ils peuvent tirer avantage de leurs flux de production respectifs. » Une aciérie, par exemple, génère énormément de CO2, que d’autres entreprises peuvent utiliser pour produire des biocarburants. Le ProteInn Club, un projet derrière lequel on trouve notamment l’université de Gand, a pour but de déterminer s’il est possible de fabriquer des aliments pour animaux à base de CO2. « Le secteur alimentaire et l’industrie sidérurgique se retrouvent ainsi liés », ajoute Noels. Seule l’adoption massive d’un régime climatique – qui suppose de limiter notre consommation de viande et de produits laitiers – aurait plus d’effet que la circularité.

Neutralité climatique en Belgique : le top 5 des solutions

1/ régime climatique 5,9 % (des émissions de référence)
2/ circularité des matériaux 5,1 %
3/ panneaux photovoltaïques sur les bâtiments 5,0 %
4/ stockage permanent du carbone 5,0 %
5/ énergie nucléaire 3,5 %

Le recyclage, une évidence pour le climat

Si le monde recyclait et compostait plus intelligemment, les émissions de CO2 du secteur des déchets diminueraient de 1,4 milliard de tonnes par an.

Le secteur des déchets est responsable d’un cinquième des émissions mondiales de méthane, un gaz à effet de serre plus nocif que le CO2. Selon un rapport de l’ Alliance mondiale pour les alternatives aux incinérateurs, un organisme de surveillance des déchets qui préconise des alternatives à l’incinération, le secteur pourrait réduire ses émissions de 84 % en recyclant et en compostant mieux. En chiffres, cela représente l’équivalent de 1,4 milliard de tonnes de CO2, soit comme si tous les véhicules des États-Unis cessaient de rouler pendant toute une année. Pourtant, selon l’organisation, les plans climatiques ne prennent pas suffisamment en compte ces méthodes de transformation alternatives.

Un champignon qu’on est content d’avoir chez soi

À partir des flux résiduels issus de la culture de champignons biologiques, Permafungi fabrique des mycomatériaux qui peuvent servir d’alternative au polystyrène ou au plastique.

Depuis plusieurs années, la coopérative bruxelloise Permafungi cultive des champignons biologiques sur du marc de café, un flux de déchets qui atteint près de 15 000 tonnes par an rien qu’à Bruxelles. Récemment, l’entreprise a ajouté une nouvelle activité à son portefeuille : elle crée du mycomatériau en injectant du mycélium (graines de champignons) dans du champost (résidu de la culture de pleurotes).

Ce matériau, une alternative écologique au polystyrène ou au plastique, peut servir d’isolant dans les secteurs de l’emballage et de la construction et peut même servir à fabriquer des cercueils ou des urnes. Ou comment appliquer la circularité au pied de la lettre.

Économie circulaire ? La Belgique y semble prête !

Une étude a évalué la circularité des économies de l’Union européenne pour voir quels pays étaient prêts pour une économie circulaire. La Belgique figure parmi les premiers de la classe.

Le Rapport d’avancement sur l’économie circulaire de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) et du cabinet de conseil Möbius, publié tous les deux ans, se penche sur cinq indicateurs. Ceux-ci montrent dans quelle mesure l’économie des différents pays de l’Union européenne devient circulaire. Par rapport aux autres États, la Belgique s’en sort particulièrement bien. Par exemple, 23 % des matériaux utilisés dans notre pays sont issus du recyclage. Seuls les Pays-Bas font mieux, avec 30 %. La moyenne européenne est beaucoup plus basse, à 12,8 %. Nous recyclons également davantage de déchets — environ 81 %, contre 55 % dans le reste de l’UE.

Leader en 2030

La Belgique est également plus économe en matériaux : nous sommes en mesure de produire autant avec moins de matériaux. Pour un petit pays, cependant, nous consommons beaucoup de matériaux et produisons beaucoup de déchets. Selon les auteurs du rapport, il s’agit d’une conséquence directe de notre économie orientée vers l’exportation et qui compte de nombreuses activités industrielles grandes consommatrices de matériaux. Mais pour que les comparaisons soient pertinentes, nous devons également examiner la structure des différentes économies.

La FEB fait de la circularité un fer de lance de sa vision d’avenir pour la Belgique. D’ici à 2030, elle entend être leader en matière d’économie circulaire. « Si nous voulons assurer l’avenir de notre pays, nous devons passer à la vitesse supérieure pour maximiser l’impact de la transition circulaire. Nous détenons toutes les clés pour que l’économie belge devienne prospère et résiliente. Mais la route ne sera pas aisée. »

Réparer : les fabricants doivent apprendre

Le gouvernement belge travaille activement à l’instauration d’un indice de réparabilité obligatoire pour les appareils électroniques. Son but : éviter que des appareils soient mis au rebut.

Situation classique : un ordinateur portable, un smartphone ou un lave-linge tombe en panne, mais il n’y a pas de pièces de rechange disponibles ou l’appareil ne peut pas être démonté. Conséquence : de nombreux appareils électroniques finissent prématurément à la poubelle, la demande de métaux rares augmente et les émissions de CO2 perdurent. La ministre de l’Environnement, Zakia Khattabi (Ecolo), veut s’attaquer au problème. Son projet de loi prévoit, à partir de l’année prochaine, l’instauration d’un indice de réparabilité sur chaque appareil électronique, c’est-à-dire un score indiquant dans quelle mesure un appareil peut être réparé ou non. « L’économie circulaire doit devenir la norme », indique Mme Khattabi.

Conseil pour les (futurs) facility managers

Le facility management englobe toutes les activités de soutien qui permettent à une entreprise de fonctionner. Et aucune entreprise ne peut s’en passer. À cet égard, une approche durable et innovante est nécessaire.

Le facility management (FM) — ou la gestion des installations, en français — renvoie aux activités d’entretien d’une entreprise. Il englobe tout ce qui se passe en coulisses, de l’organisation des rénovations au chauffage en passant par l’éclairage, la ventilation et la sécurité. Si tout se passe bien, il passe inaperçu. Mais si les installations sont mal gérées, voire pas du tout, c’est toute l’entreprise qui s’effondre comme un château de cartes.

Le facility management est par définition tourné vers l’avenir. Il est donc indissociable d’une réflexion durable. Construire un hôpital, par exemple, prend 13 ans en moyenne. « Il faut adopter une approche profondément durable », argumente Henk Vincent, directeur Masterplan Nieuwbouw à l’hôpital VITAZ. « Il faut s’appuyer sur une innovation disruptive, pas sur une technologie éprouvée. »

Pas sexy ? Détrompez-vous !

Une telle approche peut susciter des levées de boucliers. « Il faut évaluer soigneusement le niveau de résistance de la direction », explique Anne Lenaerts, directrice marketing chez Nnof. Elle aborde également d’autres points d’attention. « Un système de management environnemental peut être utile. Appliquez les normes sur le lieu de travail. Faites preuve d’agilité et ne compliquez pas trop les choses. »

Selon Hafsa El-Bazioui, échevine des ressources humaines à Gand, le facility management souffre, à tort, d’une image qui le dessert. « Ce n’est pas un titre très affriolant. Mais pour moi, l’innovation va de pair avec le dynamisme et l’enthousiasme. » Guy Eeckhout, d’Argenx, ne croit pas au FM stratégique en soi. « Il est plus efficace lorsqu’il s’intègre dans une stratégie commerciale plus large. Et la durabilité doit être équilibrée avec d’autres éléments. »